vendredi 29 mai 2009

« Il mio cane » - Marino MORETTI (poeta e scrittore italiano, 1885-1976)

Un giorno dunque l’ottimo dei miei amici osservò rude, che, se io mi prendevo cura di un gatto e persino di una tartaruga, avevo dimenticato il re degli animali domestici: il cane. Io ero in pieno periodo di sincero amore per le bestie innocenti, io le stavo a poco a poco scoprendo. E fu così che io spiai nel mio giardino fin le mosse dei rospi, delle lumache, dei calabroni, dei passeri e, come già dissi, divenni l’intimo amico di una tartaruga e sopratutto di un gatto di nome Tigrino. Ed era così la volta del cane. Poi che avevo pienamente accettato il giudizio di quelli che lodano il cane, non restava che scegliere la razza. Qualcuno dice: « A te occorre senz’altro un cane lupo. » Io non sapevo, in verità, perché fosse così conveniente un cane lupo. Io avrei anzi preferito, per cominciare, qualcosa di meno impegnativo. Alle mie obiezioni fu così risposto: « Tu non vuoi un cane, vuoi un gingillo. Ricordati che, se sei un poeta, non sei una signora. »

Accettai il dono che, come tutti i doni che si rispettano, doveva venire di fuori e di lontano e per ferrovia, in una cassetta con manici e avaro pertugio, per cui il prigioniero che vi si umiliava potesse avere una confusa idea del viaggio se non l’intera convinzione della salvezza. Il giorno prima dell’arrivo, il mio amico aveva così telegrafato: « Parte tuo indirizzo pacco espresso urgente cane lupo nome Turco bestia cinque mesi delicata un poco paurosa segue lettera abbracci. » Seguiva lettera: « Il lupetto è bellino, ma timido e pauroso quanto mai. Fino a questo momento è stato vicino alla sua mamma, e ai suoi fratellini. Quindi esser solo, viaggiare, essere un po’ maltrattato da agenti e facchini, tutto ciò lo rende già triste, lo sconcerta. Bisogna che, appena arrivato, lo si lasci un pochino solo, all’aria aperta. Gli si dia da mangiare pane e latte. Raccomando, mente carne, ma nel pastone, abbondanti legumi, come carote gialle, fagiolini, una spruzzatina di spinaci tritati, un’altra spruzzanita di cicoria cruda. Raccomando, per i primi giorni almeno, non sgridarlo per niente. Si chiama Turco e quello che lo ha venduto prega di non cambiargli il nome ».

Tutto era detto così e con un’arte che non escludeva ma avvalorava la commozione e quasi la pietà per un cagnoletto strappato all’intimità della famiglia, che io mi sentii sul momento avvilito di non saper scrivere così. Giunse la cassetta: il cuore mi batteva perché mi pareva ci fosse dentro un morticino, e perché anche pensavo a quella madre e a quei fratellini rimasti a Roma, in via del Vantaggio. Quando tirai fuori una cosa molle, calda ma senza palpito, quasi inerte, allora mi venne fatto di trattenere il respiro come quando si teme di assistere a una sciagura e non varrà il nostro sciocco ottimismo a scongiurarla. Che fare? Ed ecco la cosa si rizza di colpo, scivola dalla mano che la blandisce, si lanscia verso la porta di casa, scompare. Ho anche l’impressione di un ringhio, come primo saluto, e insieme, rapido addio… Inforco la bicicletta, pedalo dietro il fuggitivo, lo raggiungo, ma come scendo di bicicletta per tentare di acciuffarlo, quello accellera e… non c’è più. Allora, la volata: su per la strada che conduce al bacino, alle dune, all’impraticabilità, alla sconfitta. Passano due bambinucci scalzi che han raccolto gusci di teeline alla spiaggia: a questi dico il mio dolore, la mia vergogna; do I connotati, e torno in paese.


« Mon chien » - Marino MORETTI (poète et écrivain italien, 1885-1976)

Un jour donc, mon meilleur ami fit remarquer avec sévérité que, si je m’occupais d’un chat et même d’une tortue, j’avais oublié le roi des animaux domestiques : le chien. J’étais en plein dans ma période d’amour sincère pour les bêtes innocentes, je les découvrais petit à petit. Et ce fut ainsi que j’épiai dans mon jardin jusqu’aux mouvements des crapauds, des limaces, des frelons, des moineaux, et, comme je le dis déjà, je devins l’ami intime d’une tortue et surtout d’un chat qui s’appelait Petit Tigre. Et maintenant c’était le tour du chien. Après avoir totalement admis le jugement de ceux qui louent le chien, il ne restait qu’à choisir la race. Quelqu’un dit : « Il te faut sans aucun doute un chien-loup ». Pour dire la vérité, je ne savais pas pourquoi un chien-loup était si approprié. J’aurais même préféré, pour commencer, quelque chose de moins contraignant. On répondit ainsi à mes objections : « Tu ne veux pas un chien, tu veux un jouet. Souviens-toi que même si tu es un poète, tu n’es pas une dame ».

J’acceptai le cadeau qui, comme tous les cadeaux qui se respectent, devait arriver de l’extérieur et de loin, par le train, dans une petite caisse avec des poignées et une toute petite ouverture, grâce à laquelle le prisonnier qui y était humilié pouvait avoir une idée confuse du voyage si ce n’est la conviction profonde d’être sauvé. La veille de son arrivée, mon ami m’avait envoyé un télégramme qui disait : « Part ton adresse paquet express urgent-chien-loup nom Turc – bête cinq mois délicate un peu craintive – lettre suit salutations ». La lettre suivait : « Le petit chien-loup est mignon, mais timide et on ne peut plus craintif. Jusqu’à présent il est resté près de sa maman et de ses petits frères. Ainsi le fait d’être seul, de voyager, d’être un peu maltraité par les agents et les porteurs, tout ceci le rend déjà triste, le déconcerte. Dès qu’il sera arrivé, il faut le laisser seul un certain temps, au grand air. Il faut lui donner à manger du pain et du lait. Je te rappelle, pas de viande, mais dans sa pâtée, beaucoup de légumes comme des carottes jaunes, des haricots verts, un peu d’épinards hachés et un peu de chicorée crue. Je te mets en garde, les premiers jours au moins, ne le gronde pour rien au monde. Il s’appelle Turc et celui qui l’a vendu demande à ce qu’on ne change pas son nom ».


Tout était si bien dit et avec une façon qui n’excluait en rien l’émotion et presque la pitié pour ce petit chien arraché à l’intimité de sa famille, mais au contraire le justifiait, que sur le moment je me sentis humilié de ne pas savoir écrire ainsi. La petite caisse arriva : mon cœur battait fort car j’avais l’impression qu’il y avait à l’intérieur un enfant mort et car je pensais également à cette mère et à ces petits frères restés à Rome, rue du Vantaggio (rue de l’Avantage). Quand j’extirpai une chose molle, chaude mais sans aucun battement du cœur, presque inerte, alors, je retins ma respiration sans le vouloir comme lorsqu’on craint d’assister à un malheur et que notre stupide optimisme ne suffira pas pour l’éviter. Que faire ? Que faire ? Et voici que la chose se dresse d’un coup, glisse de ma main qui le caresse, se lance vers la porte d’entrée, disparaît. J’ai même l’impression d’entendre un grognement en guise de premier salut et en même temps de rapide adieu… J’enfourche ma bicyclette, je pédale derrière le fuyard, je le rattrape, mais alors que je descends de ma bicyclette pour essayer de l’attraper, ce dernier accélère et… il n’est plus là. Alors, je fais un sprint: je remonte la rue : je remonte la rue qui amène au port, aux dunes, aux lieux impraticables, à la défaite. Deux gamins pieds nus, qui ont ramassé des coquilles de tellines sur la plage, passent par là : je leur dis ma douleur, ma honte ; je leur donne son signalement et je rentre au village.

3 commentaires:

  1. Ciao Nelly, anche se purtroppo non parlo quasi per niente francese (sigh!) ti ho linkato nel mio blog...
    ciao
    Luca

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  2. Ciao Nelly, questo racconto è bellissimo, ma molto triste, avrei preferito il ritrovamento del cane. Buona serata.

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  3. Caro Adamus,
    Per me, il racconto non è triste. Chissà? Forse stanno per ritrovsi... Bisogna leggere il libro per saperlo.
    Un abbraccio

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