dimanche 6 décembre 2009

PHRASE DU JOUR

L'espérance est derrière moi et devant moi, pendant que je marche sur le fil.

La speranza è dietro e davanti a me, mentre cammino sul filo.

samedi 5 décembre 2009

Grand corps malade - 4 saisons



A l’arrivée du mois de décembre, j’ai bien regardé la hauteur du ciel descendre et l’hiver arriver
J’était presque content de le voir en l’observant se déployer, j’ai mis une veste au dessus de ma veste, pour pas trop cailler
J’ai vu la nuit qui tombait tôt et les gens qui marchaient plus vite
J’ai vu la chaleur des bistrots avec de la buée sur les vitres
La dessus la nature est fidèle
J’ai vu le jour se lever tard, j’ai vu les guirlandes de Noël qui m’ foutent le cafard
J’ai aimé avoir les mains gelées pour les mettre au fond de mes poches
J’ai adoré marcher dehors quand tu sais que la maison est proche
J’ai souri bêtement en voyant qu’y avait plus de fleurs sur les balcons
J’ai regardé le ciel tout blanc, y’avait même des flocons
Certains matins j’ai vu que le givre avait squatté derrière les fenêtres
J’ai vu les gens revenir du ski avec la marque des lunettes
J’commençais juste à m’y habituer mais les jours ont rallongé et j’ai compris que le printemps allait emménagé

Le mois de mars avait tracé en un battement de cils et on m’a dit qu’en avril faut pas s’ découvrir d’un fil
Mais moi j’ai peur de rien alors malgré les dictons vieillots, j’ai enlevé une de mes deux vestes pour pas avoir trop chaud
J’ai vu les arbres avoir des feuilles et les filles changer de godasses
J’ai vu les bistrots ouvrir plus tard avec des tables en terrasse
Y’ avait plein de couples qui s’embrassaient, c’est les hormones, ça réagit
C’est la saison des amours et la saisons des allergies
C’est vrai qu’ j’ai eu le nez qui coule et j’ me suis frotté les yeux
Mais j’ai aimé la chair de poule pendant un coup de vent affectueux
Sur les balcons ça bourgeonnait, j’ai ri bêtement à cette vision
J’ai regardé le ciel bleu pâle, y ‘avait même des avions
Ma factrice a ressorti le vélo, j’étais content pour elle,
Content aussi pour le daron qui aime le retour de hirondelles
J’ commençais juste à m’y habituer mais l’ thermomètre a augmenté
J’ai compris c’ qui nous pendait au nez, c’était l’été

Au mois de juin on change de teint, fini d’être albinos
C’est la période des examens, et puis celle de Roland Garros
Ça sent les vacances à plein nez il va être l’heure de se tire
Et j’ai enlevé ma dernière veste pour pas transpirer
J’ai vu qu’il faisait encore jour même après le début du film
Pour ceux qui ont des poignées d’amour il est trop tard pour le régime
Les mecs sont assez excités et ça les préoccupe que les filles sortent leur décolleté et leur mini jupe
J’ai aimé rechercher l’ombre quand y’ avait trop de soleil
J’ai aimé dormir sans la couette pour rafraîchir le sommeil
Sur les balcons c’était la jungle y’ avait plein de fleurs et plein de feuillage
J’ai regardé le ciel tout bleu, y’ avait même pas de nuage
J’ai adoré conduire la nuit, la vitre ouverte en grand avec le bras gauche de sorti qui fait un bras de fer contre le vent
J’ commençais juste à m’y habituer mais j’ai vu une fleur fanée et j’ai compris que l’automne était déterminé

C’est surtout à partir d’octobre qu’ c’est la saison la plus austère
Moi bizarrement je la trouve noble, c’est celle qui a le plus de caractère
J’ai vu des feuilles qui tournoyaient comme des ballons de baudruche
J’ai remis une de mes vestes, avec une capuche
J’ai vu la pluie, j’ai vu le vent et un rayon de soleil malade
J’ai vu les K-way des enfants qui partent aux châtaignes en balade
J’ai marché dans les feuilles mortes et sur les trottoirs mouillés
J’ai vu les parcs changer de couleur, ils étaient tout rouillé
J’ai aimé les lumières de la ville qui se reflètent dans les flaques et les p’tites bourrasques de vent qui mettent les brushings en vrac
Sur les balcons y’ avait que des branches, sans feuilles et sans raison
J’ai regardé le ciel tout gris, y’ avait même plus d’horizon

Puis l’hiver est revenu et les saisons se sont perpétuées
Les années passent, la vie aussi, on commençait juste à s’y habituer
On est les témoins impuissants du temps qui trace, du temps qui veut que les enfants deviennent des grands
Et que les grands deviennent des vieux