Quel magnifique mot que le mot cadeau ! En l'entendant, nos yeux pétillent de joie et notre sourire s'épanouit illuminant notre visage. Pourtant derrière l'idée de magie qui lui est attribué se trouve parfois une réalité bien éloignée de toute féérie.
Nous jouons tous le jeu de l’échange volontaire obligatoire. Nous offrons en partie parce que nous le voulons bien, et en partie parce que la tradition nous y oblige. Nous so
mmes même soumis à une triple obligation : celle de donner, de recevoir (qui ose dire « non merci » à un cadeau ?) mais aussi celle de rendre cadeau pour cadeau, faute de quoi nos relations peuvent être rompues. Ces règles ont des conséquences. En principe, nos cadeaux sont des témoignages d’amour, comme une nourriture affective qui trouve son origine dans le don de nourriture de la mère à son enfant. Le cadeau est donc celui qui, de la même manière, satisfait le besoin le plus intime de la personne qui le reçoit. Mais en réalité, donner c’est aussi prendre. Cette idée choque notre imaginaire judéo-chrétien où le don se doit d’être gratuit et désintéressé, mais pourtant nous mettons notre bénéficiaire en position de débiteur lorsque nous lui offrons un présent. Nous attendons en quelque sorte un retour sur investissement. Aussi, sous des dehors généreux, nos cadeaux sont donc avant tout des demandes d’amour.
Nous jouons tous le jeu de l’échange volontaire obligatoire. Nous offrons en partie parce que nous le voulons bien, et en partie parce que la tradition nous y oblige. Nous so

Chaque enfance est marquée par de magnifiques surprises qui nous ont c

A l'image des rêves que nous faisons lorsque nous dormons, les cadeaux portent en eux tout un langage codifié, dont l'interprétation nous informe à la fois sur notre donateur et sur les rapports qui nous unissent à lui. Du présent offert pour le simple bonheur de faire plaisir, à l'absence totale de cadeau, toute une gamme de cadeaux empoisonnés se décline.

Tout le monde a, je crois, le souvenir de cadeaux utiles mais déceva


Quant aux donateurs, il en existe également de toutes sortes. Certains assoient leur pouvoir par des dons qui n'en sont pas. Se conduisant tel l’empereur Caligula faisant pleuvoir des cadeaux sur la foule, ils se mettent en position haute par leurs largesses. La grande générosité est parfois un indice fort de la volonté de domination. Gare au grand seigneur qui nous couvre de cadeaux ! Sa prodigalité peut être une façon insidieuse de prendre l’ascendant sur nous jusqu’à nous mettre sous sa coupe et nous asphyxier totalement.

Ceux qui n’offrent jamais rien ou pas grand-chose cachent souvent, sous des dehors radins, une fragilité narcissique. Ils n’ont peut-être pas été élevés dans l’idée qu’ils pouvaient faire plaisir et en ont gardé un manque de confiance dans leur propre générosité. Plutôt que de donner d’eux-mêmes au risque de décevoir, ils préfèrent offrir du conventionnel à petit prix ou s’abstenir, et souffrent du dépit de leurs proches.
Diverses personnes vivent ce rituel comme une telle corvée, qu’ils partent faire leurs achats une demi-heure avant la fermeture des magasins. Certains font ça tout le temps, incapables de donner quoi que ce soit d’eux-mêmes, incapables de faire un cadeau. Probablement se sentent-ils forcés, obligés de répondre à cette exigence annuelle imposée par la tradition, la famille et la société. Ils envoient parfois leurs cadeaux plusieurs jours après l’événement ou bien le cadeau n’est pas emballé ou encore ils ont chargé quelqu'un d'autre de s'en occuper à leur place. Il peut aussi s'agir d'un événement vécu comme une épreuve difficile. Certains mettent tant d'exigences, tant d'attentes dans leur désir d'être compris et comblés que leur offrir un cadeau se transforme en un défi à relever avec maestria chaque année, enlevant toute sincérité et spontanéité dans le geste d’offrir.
Enfin, il y a ceux qui soignent l’emballage. Au-delà de l’objet offert,


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